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Une honte nationale

Il y a quelques jours, l’UNICEF sonnait la sonnette d’alarme : début septembre, 2 043 enfants étaient encore sans solution d’hébergement la veille de la rentrée scolaire.

Depuis deux ans, nous avons mené un combat sans relâche pour arracher au gouvernement les moyens nécessaires pour sortir des milliers de nos concitoyens de la rue. Des femmes, des enfants, des hommes, abandonnés à leur sort, privés d’un des droits les plus fondamentaux : un toit. Nous avons fait adopter des amendements en commission des finances, des amendements solides, réfléchis, soutenus par toutes les associations sur le terrain et par une majorité de députés de bonne volonté. Mais le gouvernement les a rayés d’un trait de plume, balayés d’un revers de main avec son outil fétiche : le 49-3.

Nous avons intensifié la lutte, multiplié les initiatives. Certains, comme moi, ont occupé des écoles, refusant de rester les bras croisés face à des enfants sans-abri. D’autres, comme mon collègue Charles Fournier, ont ouvert leur permanence parlementaire et l’ont transformée en centre d’hébergement d’urgence. Et puis, il y a ces députés qui, à l’appel d’associations comme le Droit au Logement ont dormi dans la rue.

Ce ne sont pas là des gestes de communication ; ce sont des actes de résistance, des actes de lutte pour que la République tienne ses promesses.

Sous notre pression, et confronté aux premiers morts du mois de janvier 2024, le gouvernement a fini par promettre 120 millions d’euros. Un pansement sur une plaie béante. Une goutte d’eau face à l’océan de souffrances que vivent chaque jour ceux qui dorment dans la rue. Pendant des mois, nous avons réclamé des précisions sur le calendrier et la façon dont cet argent allait être réparti.

Nous venons d’apprendre par les services du ministère du logement que cet argent n’a jamais été débloqué et qu’il ne sera pas de sitôt.

Pire, il manque de l’argent pour les places d’hébergement d’urgence actuelles !

Des enfants dorment dans l'école, à l'Etat d'agir

Un an plus tard, nous voilà donc une nouvelle fois au pied du mur. 


Alors dès la semaine prochaine, nous repartons à la charge : je réunirai très bientôt les député·es du Nouveau Front Populaire motivé·es et les associations de solidarité, le Collectif Association Unies, la Fédération des Acteurs de la Solidarité, la Fondation AP, l’UNICEF, Utopia 56, et bien sûr Jamais Sans Toit, ce collectif qui se bat chaque jour à Lyon pour que plus aucun élève ne dorme à la rue. Ensemble, nous allons continuer à réfléchir, à proposer, à agir pour que cette honte cesse.

 

 

Une honte nationale

 

 

Car oui, c’est une honte nationale qu’en 2024, dans la sixième puissance économique mondiale, des femmes, des hommes, des enfants dorment encore dehors.

 

Nous ne pouvons l’accepter. Et nous contraindrons ce gouvernement qui nous parle déjà, après avoir multiplié pendant des années les cadeaux fiscaux aux plus aisés de ce pays, de cures austéritaires. Ce n’est pas un appel à l’aide que nous lançons, c’est un cri de révolte. Nous avons besoin de vous, de votre force, de votre engagement, pour relayer notre action, pour faire pression, pour montrer que nous sommes nombreux, que nous sommes déterminés, que nous ne laisserons personne derrière. Redoublez d’ingéniosité, organisez des collectes, signez des pétitions, réunissons-nous. 

 

Ensemble, continuons le combat !

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